- Les Croisières du * Scathach * -

- Strasbourg         Saint-Petersbourg -

L'attente pour retrouver notre Muscadet n'a que trop duré. Aussi ce vendredi soir, je cherche Céline à son boulot et alors qu'elle entame ses premières secondes de vacances, nous partons pour Valdemarsvik. Dans le nord de l'Allemagne, près de Barhöft, nous retrouvons nos amis et passons la soirée en leur compagnie mais le matin direction Sasnitz pour prendre le ferry. Nous profitons de la journée pour visiter l'île de Rügen et voir le fameux hôtel de Prora long de 4,5 km !!!. Ce monument d'architecture issue de l'idéologie nazie est transformé en hôtel et appartements de luxe sous l'idéologie du capitalisme global.

La nuit nous a rejoint au sommet d'une colline, le ciel était constellé d'étoiles. Lundi matin, après un petit déjeuner un peu trop matinal, nous voila en route pour prendre le ferry. Jonas nous attend pour 8h. Cette traversée de 4h, nous amène à Trelenborg au sud de la Suède, où sitôt débarqués, nous partons pour Valdermarsvik.

Quel plaisir de rouler en Suède, pas de gens pressés sur la route, 110, 120 max, d'autant que le temps est superbe. Concours de circonstance, alors que nous pique-niquons sur une aire d'autoroute, Céline est abordée par une française !!! C'est Luc et Fabienne, venus en exploration pour naviguer en Baltique l'année prochaine. Aussi la courte halte c'est un peu prolongée !!!

Nous arrivons à à Gränäs Marina, lundi 26 mai à 20h. Sans attendre, la bâche qui recouvre notre Muscadet est enlevée, tout semble parfait. A part l'antifouling, il est prêt pour une nouvelle navigation. Nous prévenons notre hôte de notre arrivée et nous convenons de la mise à l'eau. Elle se fera après-demain. Grand jour ce mercredi 28, Bertil met notre bateau à l'eau, et dans la foulée nous le mâtons et transbordons de notre camionnette au bateau l'avitaillement qui fini par trouver sa place. A 22h tout avait trouvé sa place. Jeudi, le camion est rangé dans un hangar de notre hôte et il nous y attendra bien sagement jusqu'à notre retour. Le vent souffle fort et porte à terre et cela complique notre appareillage. La place pour manoeuvrer est trop petite pour se permettre la moindre erreur. Finalement entre deux risées, nous appareillons et nous gagnons Valdermarsvik au moteur. Nous nous amarrons au ponton à 16h25. Notre périple pour Haparanda va pouvoir commencer.

Nous quittons Valdermarsvik le 31 mai à 09.00, portés par un vent faible qui se décide à forcir pour m'obliger à prendre un ris avant d'entamer la zone des archipels. Céline cherche la route que l'on doit prendre. La tâche n'est pas aisée, il lui faut trouver l'entrée de notre chenal dans un dédale d'îles sans bouées pour nous repérer. Finalement nous voilà sortis de ce fjord et, en route pour le Nord.

Alors qu'il fait beau, que le soleil brille, je vois au loin dans ce beau ciel, à l'horizon, des nuages très chargés et dont la teinte gris clair passe au gris très foncé à noir. Ils finissent par boucher tout l'horizon, vu la direction du vent l'orage devrait passer au loin ...Soudain, des trombes d'eau nous tombent sur la tête. On ne voit plus grand-chose, il n'y a plus de vent et aussi vite arrivée, la pluie, soudainement s'arrête. Nous arrivons au port naturel d'Häskö Gjutan pour y passer la nuit. C'est un endroit splendide, calme au possible.

Le matin, le ciel est limpide sans aucun nuage quand nous quittons Häskö à 0630 pour Nyköping. Céline reprend le compte des bouées et à 10.00 nous portons le toast traditionnel que tout équipage se doit de faire en passant la bouée Kejsaren. C'est une bouée un peu plus grosse que les autres et qui porte une couronne. Et comme bien des têtes couronnées, celle-ci a une fâcheuse tendance à perdre sa couronne.

Alors que Céline s'interroge par rapport au panneau orange qu'elle voit aux jumelles, le sondeur, lui, s'affole d'un coup. Les fonds passent de quelque 30 mètres à moins deux mètres. Le panneau orange est en fait une bouée rouge qu'il nous faut virer. Finalement, tout se passe bien et nous arrivons enfin à Nyköping. Il est 17.45, le soleil est encore haut dans le ciel et après les formalités accomplies, le capitaine du port hisse le drapeau français pour saluer le passage du bateau français. Il y a encore quelques endroits ou les traditions se maintiennent !!!

Nous sommes restés trop longtemps à attendre un vent favorable aussi ce jeudi 5 nous avons décidé de quitter Nyköping. Peter, lui, est parti hier, nous le reverrons peut-être à Stockholm. Un vent du nord, 3 à 4 Bf, sollicite notre moteur qui nous sort vaillamment de ce chenal long de 5 milles interminables. Le temps maussade, la pluie qui menace et ce vent de face ne nous permettent pas de naviguer dans l'archipel. Nous nous arrêtons à Langskär Västen pour attendre la rotation prévue du vent. Mais avec le brouillard qui s'ajoute, nous passons la nuit. On verra demain.

Vendredi 6, réveil à 5 heures, coup d'oeil dehors, gasps !!! Retour sous la couette, le départ se fera à 9 heures. Pour être gris, c'est gris, peu de vent, et il pleut. Ce sera ainsi toute la journée, alternance de voile et de moteur. La grisaille finit par se lever, mais c'est le brouillard qui nous tombe dessus. Mauvais moment à passer dans cet enchevêtrement d'îles, de cailloux et de perches invisibles. Finalement en fin d'après-midi le soleil reparaît et nous accompagne pour le reste de la journée. Notre route nous amène à passer par le "Dragets Kanal", une petite trouée dans la roche qui permet un sacré raccourci. Profond de 2 mètres maxi, il ne peut y passer qu'un bateau à la fois, vraiment super. Le soir arrive et nous trouvons une petite place pour notre mouillage forain, à quelques miles de Nynäshamn. J'attrape mon premier poisson, qui est vite mis à rôtir.

Samedi 7 réveil à 04.30 pour partir à 05.00, avec le soleil qui brille, le moral reprend un point, le vent est faible mais semble tourner au sud, il devrait nous être favorable. Mais une calamité me fait regretter d'aller à Stockholm, les bateaux à moteur. Plus nous nous rapprochons de Stockholm, plus ces engins se font nombreux. Passant à toute vitesse, ils soulèvent des vagues qui créent une mer hachée. Avec notre 6,50 mètres nous ne sommes pas à la fête. Heureusement un passage, caché au fond d'une baie, va nous faire oublier un peu ces bolides. Le paysage est superbe et il est difficile de prendre des photos et de tenir la barre, le trafic est intense. Nous arrivons enfin aux environs de Stockholm, accueillis par une noria de ferrys, de water-taxis, de promènes touristes et de hors-bords. Enfin le port Vasa et le calme. Nous y retrouvons Peter, arrivé le matin. Nous sommes samedi 7, il est 19.00, nous sommes amarrés, un peu flagada après ces 14h non stop, mais contents d'être arrivés. Demain visite de Stockholm, du Vasa et achat des cartes marines.

Nous voila repartis après cette brève escale. Juste un problême, nous n'avons plus beaucoup d'essence et en trouver à 6 heures du matin ... Une personne au port nous a bien parlé d'une station essence sur l'eau à la sortie de Stockholm et ouvert 24h/24. Nous verrons bien si l'info est juste.

Nous trouvons effectivement une station essence sur l'eau, un ponton d'une cinquantaine de mêtres de long avec des pompes automatiques, où nous pouvons remplir nos bidons d'essence.

Nous pouvons reprendre l'esprit tranquille notre route à travers le dédale d'îles. Le vent favorable, nous permet de hisser le spi. Il faut avouer que je vois Peter derrière nous qui lui, est sous spi !!! Ce beau temps passe d'un coup au noir d'encre, avec vent violent, pluie, grêlons, tonnerre et visibilité nulle. Je voyais bien un gros nuage noir qui semblait très loin, à compter le temps entre l'éclair et le bruit du tonnerre, il était à une vingtaine de kilomètres !!! Finalement cet orage nous est tombé dessus. Nous avons juste eu le temps de trouver un abri pour éviter la bourrasque accompagnée de grêlons. On entendait les ferrys qui actionnaient leur corne de brume, mais impossible de les voir eux !!! Aussi vite parti qu'il est arrivé, l'orage fait place au beau temps. Le vent et redevenu clément, le soleil réapparaît et nous reprenons notre route pour faire escale le soir à Kapellskar, au calme et loin de toute agitation.

Nous allons y rester une journée et profiter de faire quelques balades dans les environs. Alors que nous longeons la côte, nous avons la surprise de tomber sur un terminal de ferry caché au fond d'une petite baie. Cela nous semble irréel, c'est un peu comme tomber sur un arret de bus en plein milieu du désert.

La nuit a été courte, départ ce matin à 04.30 mais le soleil est déjà haut dans le ciel, le vent est très faible, mais toujours nord, il doit s'orienter sud au début de l'après midi. Aussi nous commençons cette journée au moteur, vers 08.30, nous envoyons la grand voile et le génois, remplacé par le spi. Les milles s'écoulent sous la quille, et nous entrons dans le golfe de Botnie. temps se met à changer, le soleil est voilé par des nuages de mauvaises augures. Alors que nous nous rentrons dans une baie qui pourrait nous servir d'abri, le bateau talonne. Heureusement, nous n'avions aucune vitesse et une marche arrière nous éloigne de ce faux pas. L'abri naturel, après ces émotions, est retiré des options, direction Oregrund. Nous y arrivons à 17.00 sous un ciel plombé.

Il faut que je voie la météo pour préparer la prochaine étape. Il est prévu du 9 Beaufort Nord. Pas question de sortir avec ce vent.

En attendant nous nous allons en profiter pour visiter La ville qui est toute jolie, blottie autour de son port. Un bateau phare planté sur une roche, en surveille l'entrée. De belles maisons et de vieux bâtiments restaurés donnent beaucoup de charme à ce port. Promenade sur les rochers de granite et barbecue le soir. Histoire de prendre des forces pour affronter le coup de vent qui est annoncé. C'est au cours de nos balades que nous tombons sur le class america Sverige à terre sur son ber.

Quoiqu'il en soit, nous savions que le port d'Öregrund n'était pas conseillé par vent du nord, Céline et moi, nous le confirmons. Nous avons dansé la samba toute la nuit de samedi à dimanche et une bonne partie du dimanche. L'eau passait par-dessus le ponton, il a fallu doubler voir tripler les amarres, celles-ci ont commencé à se casser le matin, en tout quatre amarres de coupées et ce vent qui n'en finissait pas de monter. Heureusement j'ai pu acheter du cordage pour refaire en vitesse de nouvelles amarres.

Nous sommes enfin partis d'Öregrund le dimanche 15 juin. Notre progression vers Haparanda est fortement entravée par ce vent du Nord. Le louvoyage dans les chenaux, est rendu difficile soit par leur étroitesse soit par les paquets de cailloux qui s'y trouvent. L'entrée du golfe de Botnie est dangereuse par vent du Nord, les hauts-fonds donnent une mer très courte, hachée qui déferle sur les têtes de roche à fleur d'eau !!!

Le vent c'est calmé et la journée s'annonce belle, le vent favorable nous permet d'envoyer le spi. Notre route croise une centrale nucléaire, perchée sur une île.

Le vent qui diminue et le ciel qui se couvre, nous décident à trouver un port qui nous protège du vent du Nord. Nous sommes embêtés car si nous avons trouvé, à Stockholm, les cartes marines, nous n'avons pas de livres sur les ports naturels de cette côte et cela nous manque. Ici, le relief de la côte est très différent, plus d'archipel et il est beaucoup plus difficile de trouver un abri. Finalement nous nous décidons pour le petit port de Sikhjälma.

Nous avons la surprise d'être le seul bateau du port ! Une boîte aux lettres est mise à disposition pour y déposer l'argent que nous devront payer pour la nuit ! On croit rêver. Le vent nous oblige à rester jusqu'au 18 juin. La zone est particulièrement mal pavée, avec des hauts fonds qui font lever une méchante mer. Aussi, nous en profitons pour nous promener en forêt. Un bateau nous rejoint le 17 et c'est une aubaine. Nous discutons avec nos nouveaux voisins et Olson le skipper d'Aquilo, un élan 333, nous renseigne des différents endroits qu'il nous faut visiter. Nous lui expliquons notre embarras par rapport à notre manque de références. Sans aucune hésitation, il nous donne son livre sur les ports naturels, nous le lui renverrons dès notre retour !!! Nous nous quittons quelques minutes plus tard, lui pour le Sud et nous, le Nord.

Aussi quand nous appareillons ce 18 juin avec toutes ces informations, nous sommes tranquilles pour la suite de notre navigation.

Il est 13.30 quand nous quittons Sikhjälma, un 3 Beaufort nous accueille à la sortie et nous devons prendre un ris dans la grand'voile. la mer est creuse mais le bateau passe sans difficulté. Le vent cependant continue à monter, nous devons enrouler du génois, la mer devient plus hachée. Le vent attendu n'est pas du tout au rendez-vous, c'est un nord frisquet qui s'obstine à nous faire face. Vers 18.00 le vent se calme et c'est avec 1 ris dans la grand'voile et tout le génois nous tirons des bords dans une mer un peu plus clémente. Le vent fini même par n'être plus qu'un souffle et d'un coup il se remet à souffler de plus belle et toujours de face. Rebelote, Nous ré-enroulons le génois pour réduire la toile et nous devons nous mettre à louvoyer.

Ce n'est que vers 23.00 heures, quand nous commençons à atteindre le chenal, que le vent tombe. Nous suivons les alignements lumineux qu'il faut prendre les uns à la suite des autres en frôlant les roches qui pavent l'endroit et finalement nous nous amarrons à minuit et demi.

Le matin, nous téléphonons au responsable du club pour avoir le code des douches et payer la nuité. Ici aussi, il suffit de déposer l'argent dans la boîte aux lettres qui est sous le panneau d'affichage. Après une bonne douche, nous partons pour faire quelques courses et prendre de l'essence. heureusement, un supermarché et une station essence sont à quelques centaines de mêtres du port. A l'entrée du magasin, un pécheur vend du poisson fumé, la tentation est trop grande et nous lui en achetons, histoire d'améliorer notre ordinaire.

Nous quittons Norsundet à 15.00 pour gagner un port naturel afin de passer le Midsummer. Sur le livre qu'Olson nous a prêté, notre choix c'est fait pour Küsökalv Östrahamn.

Le temps est maussade, avec ces nuages gris, la côte présente un aspect monochrome, et il est impossible de distinguer la moindre entrée si l'on ne s'approche pas suffisament près, en plus, de jolies roches à fleur d'eau pavent les environs ! Finalement nous apercevons le premier alignement à prendre pour entrer dans le mouillage, deux triangles blancs perdus dans la végétation, il faut ensuite prendre un deuxième aligement pour gagner la zone de mouillage.

Celle-ci se présente comme une sorte de lagon et nous sommes pour l'instant, les seuls à profiter de ce lieu. Nous allons pouvoir fêter le Midsummer comme il se doit.

Le vent souffle toujours du Nord, mais dans cet endroit abrité il nous semble avoir diminué d'intensité. Aussi nous tentons une sortie. Elle est de courte durée et nous voilà vite revenu. La mer trop forte nous oblige à regagner notre havre de paix.

Finalement nous attendrons le 24 juin pour pouvoir partir, direction Hölick. Mais quelques miles après notre départ, de gros nuages de pluie s'ammoncellent, cette menace trop forte à notre goût, nous décide à nous arrêter à Storjungfrun pour laisser passer le mauvais temps et la pluie, nous ne le regrettons pas. Le temps de prendre quelques photos, les nuages sont partis et nous reprenons notre route, pour Hölick.

Nous quittons Hölick le matin à 11.00 pour Sundsvall, toujours ce maudit vent du nord, avec une couverture nuageuse qui n'en fini pas de stagner sur la Suède et surtout au dessus de nos têtes.

Pour mettre un peu de piment à cette journée qui s'annonce assez maussade, il me semble que nous rattrapons un bateau parti avant nous de Hölick, effectivement petit à petit nous gagnons du terrain, cela nous fait oublier le vent de face et les nuages qui masquent le soleil et sa chaleur.

Nous arrivons à le dépasser mais le perdons de vue, alors qu'il passe entre la côte et une île. Nous continuons à louvoyer et petit à petit une évidence s'impose, nous ne serons pas à Sundsvall ce soir. Un coup d'oeuil à la carte pour trouver une escale où passer la nuit. Le port de Mellanfjärden semble être une bonne option car en fonction de notre position nous pouvons y être en un bord.

Petit à petit les détails de la côte apparaissent et nous découvrons un superbe endroit et en plus le soleil revient briller pour cette fin de journée. Le quai pour les visiteurs se trouve tout au fond d'une baie, une île au milieu de celle-ci nous protège du vent et de la mer.

Alors que nous venons de découvrir les lieux, un bateau s'approche du quai, je vais l'aider à s'ammarer et j'entends le skipper me dire : "bravo vous avez gagné" ! En fait c'est le bateau que nous avions rattrapé après avoir quitté Hölick. Cela fait toujours plaisir d'entendre cela.

Nous partons à 07.00, vent 2 Beaufort de prévu Nord-Est et finalement à la sortie nous avons un bon Nord 3/4 Beaufort qui lève une mer hachée et nous oblige à prendre un ris dans la grand voile. Toute la journée se passera au louvoyage, heureusement le solei brille et nous réchauffe. Nous nous amaronns au port de Sundsvall, il est 18.00. Céline & moi rêvons d'une côte de boeuf. Nos voisins de quai nous disent qu'un Liddl se trouve juste de l'autre côté de la route, nous nous y précipitons et achetons un gros steack pour le soir. Un peu de tourisme et après il nous faut trouver un emplacement pour l'hiver.

Nous sommes à entamer notre dernière étape avant le retour. Nous profitons d'un temps relativement calme pour aller chercher notre voiture à Valdemarsvik où nous l'avions laissée. Il nous a fallu prendre le train de Sundsvall à Nörköping avec un changement à Stockholm à 13.50, mais à Stockholm notre correspondance a du retard ! En fait les cheminots font grève pour protester contre la privatisation des chemins de fer suédois. Ah bon !!! Finalement nos arrivons à bon port et arrivons à prendre le bus pour Valdemarsvik alors que celui-ci quittait la gare !!! Bertil qui nous avait gentiment remisé notre voiture sous son hangar, était là et nous avons pu reprendre la route à 21.30 pour retourner au bateau. Après avoir roulé une partie de la nuit, sous les coups de 03.00 du matin la fatigue se fait trop forte et nous nous arrêtons à 100 km de notre destination pour dormir. Finalement nous sommes de retour au bateau sous les coups des 10.00.

Voilà une bonne chose de faite, il nous reste maintenant à trouver un emplacement pour l'hiver.

Le stress est monté d'un coup car au premier port, c'esst non, ils sont complets, le deuxieme, ok mais avec remorque, or celle-ci est à Strasbourg !!! Un troisième port, mais nous ne trouvons personne. Nous retournons un peu dépités au bateau. Nous allons demander chez le schipchandler si il ne connaîtrait pas une adresse de chantier ou de club pour résoudre notre problême d'hivernage. Il me dit de lui donner mon numéro de téléphone et qu'il va se renseigner, il ne nous rappellera pas.

Nous retournons à notre voiture, mais préférant mettre toutes les chances de notre côté, nous revoilà sur la route pour repartir en exploration. Finalement, nous trouvons un club au port de Söräker qui veut bien nous accepter. Ouf, le poids de toutes ces émotions nous a épuisé. Nous voulions nettoyer le bateau l'après-midi, finalement, nous dormons jusqu'à 17.00. Nous décidons de gagner Söraker le mercredi matin, 2 juillet. Céline prend la camionette et va m'attendre au port où une place nous a été attibuée. Je la rejoins en bateau tout seul comme un grand.

Nous sommes depuis deux jours au port de Söraker où l'on nous a attribué une place au port, virtuellement membre du club, nous avons démâté et nettoyé le bateau pour qu'il soit fin prêt à être sorti de l'eau. C'est alors que l'affaire prend mauvaise tournure. Le ber et la remorque envisagés pour le bateau, semblent ne pas être disponibles.

Le 3 juillet à 23.00, nous nous apprêtons à dormir dans la nature suédoise quand le SMS arrive pour nous dire que le bateau ne pourra pas hiverner à Söräker. Le réveil est brutal, nous repartons aussitôt au port et il est minuit quand nous remâtons le bateau. Nous voulons être prêts pour partir tôt le matin et mettre le plan B en action. Heureusement par prévoyance, nous avions été prendre des contacts dans le port d'Härnösand à 30 milles au nord.

A 01.00 le bateau est remâté, en ordre de marche pour repartir et nous allons dormir pour être en forme quand le réveil se mettra à sonner à 06.00 !

Le matin nous trouve un peu vaseux, une tasse de thé vite fait et nous terminons de tout remettre en route. finalement nous partons à 10.00 et un bon vent 4/5 Beaufort nous pousse allègrement vers de nouvelles aventures. Céline a téléphoné au président du club de voile d'Härnösand pour le prévenir de notre arrivée. Il lui répond qu'il va trouver une solution et que nous pouvons venir. Pour la première fois de notre périple c'est un bon vent du sud qui nous accompagne. Alors que nous arrivons dans le fjord d'Härnösand, filant plein vent arrière avec toute notre toile nous croisons alors un suédois qui remonte au près serré, nous le saluons et apprécions le bateau qui évolue dans les rafales à 5/6 beauforts. L'arrivée dans le port ne présentera aucunes difficultés. Mais c'est avec angoisse que nous dégréons et rangeons le bateau pour une deuxième fois. Nous allons en vitesse à l'arrêt de bus pour aller chercher notre camion que nous avons laissé à Söräker à plus de trente kilometres, une fois récupéré, nous retournons à Härnösand et nous allons dormir dans notre camion.

Le matin réveil à 08.00, petit déjeuner, on amène notre camion au club de voile, retournons à pied au bateau, et à 09.30, nous allons au club pour mettre à terre notre yacht. Nous n'avons d'ailleurs aucune certitude sur le fait de pouvoir le laisser ou pas, dans ce club.

Rendez-vous à 10.00 avec le président au ponton de mâtage. Céline et moi, alors que nous attendons avec le bateau amarré sous la grue de démâtage, voyons arriver sur une moto antiquite et pétaradante, le président du club. Salutations, il nous confirme que c'est bon pour l'hivernage du bateau. Il nous dit aussi avoir apprécié notre arrivée sous vent arrière. En fait c'est lui que nous avions salué alors qu'il remontait au prés serré tandis que nous étions vent arrière.

le bateau est au sec, posé sur son ber et bâché, prêt à affonter un nouvel hiver. Nous l'avons nettoyé de fond en comble, il n'attend que son équipage pour la prochaine saison. J'en profite pour ramener le moteur pour une révision et le génois pour le faire retailler et lui changer le jonc de la bordure. A part cela tout est OK.

Nous avons pris la route immédiatement et après avoir roulé toute la nuit et la journée nous sommes arrivés à Skanor pour y passer la nuit. Nous avons eu la chance de trouver un supermarché juste à quelques minutes de la fermeture pour y acheter un barbecue et un morceau de viande histoire de fêter la fin de notre périple 2014, sur le sable des dunes de la plage de Skanör, face au soleil couchant, en grillant nos morceaux de viandes tout en appréciant le soleil qui s'abîme dans la mer. Il est 22.54, la lune brille dans un ciel sans nuage, il fait très clair encore, demain nous prenons le ferry qui va nous ramener sur le "continent".

Pour les navigations faites en Baltique, de 2012 à 2014, les cartes allemandes sont utilisables jusqu'à Stockholm, après il est nécessaire de prendre les cartes suédoises. Un livre des "Gasthamn, gratuit, est très utile, voir aussi leur site, une application pour mobile est disponible.

Une bonne idée c'est de devenir membre du club de nautique suédois, le Svenska Kryssarklubben.

Pour la météo, j'utilise windguru, windfinder en appli mobile ainsi que SailGrib. La couverture téléphone permet de pouvoir recevoir les données pratiquement partout.

La Baltique en Muscadet s'arrête pour nous en cette fin 2014. Nous avons rappatrié notre Muscadet via la route et le ferry d'Härnösand à Strasbourg, pour le mettre vente ! Soit un peu plus de 4000 Km réalisés pendant la dernière semaine de novembre qui semblait devoir être la dernière période météo clémente avant la neige et le verglas.

Nous nous sommes décidés à chercher un bateau un peu plus grand qui nous permettrait d'enmener avec nous, amis et enfants, cela nous était devenu impossible avec notre Muscadet. Et plus vite que nous le pensions, nous avons trouvé le bateau qui pouvait satisfaire nos désirs !

De nouvelles aventures en perspective !!!