- Les Croisières du * Scathach * -- De St Valérie sur somme à Paimpol - |
- De St Valérie/Somme au Havre -
Le 3 août 90 C'est le grand départ de St Valery/somme, à 11 h 45, la météo est belle, ciel bleu, quelques nuages d'agrément, un vent de force 1 à 2, idéal pour un départ familial : deux enfants en bas âge, dont on ne connaît pas les réactions en pleine mer. On attaque le chenal de St Valérie afin de sortir de cette grande baie remplie de bancs de sable. La mer baisse et le courant nous pousse vers la sortie. A 12 h 45, le chenal partant à 90° vers bâbord et le génois nous masquant une bouée, c'est l'échouage stupide dans un banc de sable. Notre départ commence bien ! Le bateau se couche peu à peu sur le sable, les enfants auront le temps de construire des châteaux de sable. Pour passer le temps, nous ramassons des petites coques qui améliorent notre déjeuner. (Trois ans plus tard, nous apprenons que la baie de la Somme est très polluée, et que le ramassage de coquillage y est déconseillé.) La mer revient, il est temps de remonter à bord. A 21 h, le bateau repart, la visibilité est à peine suffisante pour suivre le chenal. Finalement, nous sortons de cette baie direction Le Havre. Le vent est très faible, heureusement, le courant nous porte dans la bonne direction. La nuit est calme, mais nous ne bouclons pas le nombre de miles prévus. La journée est marquée par le spectacle du Belem dans la brume, près de St Valéry en Caux, rappel saisissant du vaisseau fantôme. Le 5 août, la fatigue se fait sentir, le vent et la mer forcissent. Nous arrivons au Havre avec 2 ris dans la grand voile, le foc n°2, sur une mer agitée. Mais à 10 h, nous sommes amarrés au ponton, le bateau est rangé, et tout l'équipage est prêt à apprécier sa première vraie escale. |
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Du Havre à Cherbourg -
Ma femme doit reprendre son travail et repart avec le plus jeune des enfants. Je reste donc seul avec l'aîné, âgé de 6 ans. Le 8 août, l'équipage restreint quitte Le Havre, direction Cherbourg, sous grand voile et génois léger. La nuit tombe, de même que le vent, calme plat, pour passer le temps, je godille un peu. Je finis par regretter l'absence du moteur. Le vent revient dans la matinée, et nous passons le phare de Barfleur, mais il y a la renverse et Cherbourg s'éloigne, le vent ne suffit pas à étaler. Attente de la renverse suivante, après 11 h le vent reprend, nous reprenons la direction de Cherbourg. Deux ris et solent, nous fonçons en rasant les cailloux pour couper au plus court. Le bateau remue un peu dans cette mer creuse car nous voguons au près serré, mais le bateau réagit bien et le Navik me permet d'être relativement libre de mes gestes. Le mousse est installé à l'avant, bien calé sur la couchette, il écoute la radio et lit des bandes dessinées. Tout va bien. Finalement, nous franchissons la passe ouest de la rade de Cherbourg, nous appontons à 16 h 30, je suis épuisé. |
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- De Cherbourg à St Peter, île de Guernesey -
Après quelques jours d'escale, histoire de visiter la ville, d'aller au cinéma et de varier les activités du mousse, je décide de repartir le 12 août. A peine partis, un bouchon de brume m'oblige à revenir passer une journée au mouillage. Pas question de faire route dans ces conditions, surtout avec cette zone de forts courants et seul avec un enfant. Le 13 août, voila le vrai départ, vent 3 à 4,comme promis par la météo, mer belle. Passé le cap de La Hague, j'attaque le Raz Blanchard, le vent faiblit à 1-2. Le courant crée de belles marmites bouillonnantes, plus grosses que le muscadet. D'ailleurs, je trouve que les petits cailloux qui entourent l'île d'Aurigny se rapprochent vite. Je ne suis plus, alors plus du tout, rassuré. Heureusement, le courant nous pousse vers Guernesey. Enfin, le vent remonte, à tel point, d'ailleurs qu'il m' oblige à remplacer le génois léger par le génois lourd, ensuite par le foc n°1; la grand voile prend un ris. On avance c'est l'essentiel. La nuit tombe sur une mer belle. Fantastique, le plancton étincelle sur les gerbes d'étrave. C'est la nuit des Perséides, les étoiles filantes illuminent un ciel sans nuages. Je navigue sous régulateur, couché sur le pont, appréciant ce spectacle qui fait oublier toutes les angoisses précédentes. Je passe le Grand Russel à 8 h, le matin du 14 août, et j'entre dans l'avant port de St Peter à Guernesey à 11 h. N'ayant pas de moteur, je demande à l'officier de port de bien vouloir me remorquer jusqu'à ma place au ponton. Notre mousse est ravi, l'île anglo-normande c'est déjà de l'exotisme. |
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- De St Peter à Paimpol -
Le 18 août, à 17 h, après une halte plus longue que prévue, pour cause de tempête, nous nous éloignons de Guernesey, vers Paimpol, le port d'attache du bateau. La traversée de nuit se fait sans problème particulier. A 6 h, nous atteignons la baie de Paimpol. L'écluse est fermée, nous en profitons pour pécher un peu. Je mouille à Pors Even, bon mouillage d'attente pour manger les maquereaux attrapés. L'écluse n'ouvrant qu'à 18 h, j'en profite pour ranger le bateau et le nettoyer de fond en comble. Arrivés dans le port de Paimpol à la voile, j'amarre le muscadet à son emplacement. Nous pouvons maintenant apprécier les crêpes et le cidre. Ainsi s'achève notre première croisière avec notre muscadet, l'équipage de même que le bateau se sont bien comportés. |
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